Mercredi 12 avril, les élèves de 1ère HLP ont eu l’opportunité d’échanger avec l’écrivain Dimitri Bortnikov, auteur du roman « L’agneau des neiges » dans le cadre de leur participation au prix littéraire des lycéens des Pays de la Loire. C’est la 3ème rencontre avec un auteur.
Ce roman raconte le parcours semé d’embûches de Maria à travers la Russie / URSS, depuis la révolution bolchevique jusqu’au siège de Leningrad durant la seconde guerre mondiale. Maria naît au Nord de la Russie, dans une famille misérable, avec un handicap : elle a un pied-bot. La Révolution bolchévique vient d’avoir lieu. Dans les années qui suivent, elle doit faire face à la famine qui sévit en Russie et fait comme beaucoup d’autres : elle part en train vers la ville où elle mendie. Elle trouve refuge dans un orphelinat où elle prendra soin des enfants. Au moment du siège de Léningrad, elle va tout mettre en œuvre pour sauver les 12 enfants de la famine, du froid et des bombes.
Maria n’est pas inspirée d’un personnage réelle, c’est un personnage de conte, « une fille simple, démunie, presque simplette même », explique Dimitri Bortnikov. « Si vous lisez « Un cœur simple » de Gustave Flaubert, vous pensez à Maria ». L’auteur fait part aux élèves de la vision qu’il a de son personnage : « c’est l’incarnation de tout ce qu’il y a de bien en chacun d’entre nous ». Il nous confie à quel point son héroïne l’a habité pendant le temps de l’écriture : « j’ai fini par boiter comme elle; c’est ma femme qui me l’a fait remarquer ! ».
C’est avec beaucoup d’autodérision qu’il a évoqué son parcours aux élèves ! « Femme de ménage dans une maternité » dès 14 ans, puis aide-soignant, militaire, cuisinier, professeur de danse dans un centre de redressement, et même bruiteur pour la radio ! « On peut tout faire mais il faut travailler »! Il confie qu’il a fait l’armée « pour être moins gros » et qu’il en est revenu « stupide » ! Sa vocation d’écrivain, il l’a eu tardivement : « pour les russes, ce n’est pas une profession, à moins d’être Tolstoy ». Mais il ne veut pas être réduit à ce métier : « je suis plus que ça, on est plus grand que son métier !». Son écriture est très imagée, bourrée de métaphores, spontanée, presque orale. Et quand on lui demande comment il qualifie ce style, il répond : « J’écris comme je parle », mais il ajoute « trouver sa propre voix, c’est du travail ! ».
Il a clamé son amour pour la littérature : ‘il faut lire Shakespeare, c’est un génie absolu ! » Et Rabelais, « « c’est de la joie à l’état pur, la joie exprimée dans la langue ».
L’échange s’est terminé avec des lectures d’extraits par quelques élèves. Les lycéens ont particulièrement apprécié cette rencontre riche et inspirante !
Un grand merci à Dimitri Bortnikov et à M.Martin, organisateur des rencontres d’auteurs dans les établissements !