Lycée Europe Robert Schuman

Lycée Polyvalent – Cholet

Sélectionnez une page

Mercredi 6 décembre après-midi, les élèves de Première et Terminale HLP se sont rendus à la Médiathèque Elie-Chamard pour rencontrer l’auteur Anthony Passeron, lauréat de la 2ème édition du Prix POP (Première Œuvre Publiée) lancé par Cholet Agglomération et son réseau de bibliothèques. Dans son roman autobiographique Les Enfants endormis, l’auteur raconte comment le Sida est venu percuter la vie de sa propre famille, dans les années 80-90, alors qu’il était enfant. Ce livre alterne des chapitres consacrés à l’histoire intime de sa famille, avec des chapitres dédiés à l’histoire plus générale du Sida. L’auteur évoque la solitude des familles à une époque où l’on ne savait rien sur cette maladie, où le déni était écrasant, et la condition du malade celle d’un paria.

Pour introduire l’échange avec l’auteur, les élèves ont présenté une lecture chorale de deux passages du livre. L’auteur a ensuite répondu aux questions des lycéens.

Replacer un drame intime dans une expérience collective 

Les membres de sa famille ont vécu un drame intime, dans le silence. Mais ce drame se révèle comme une expérience collective au final sans qu’ils en aient conscience. L’auteur évoque le sentiment de honte absolue d’avoir un enfant atteint du sida, dans un village où tout le monde se connaît.  Ce sentiment perdure encore aujourd’hui pour ceux qui sont restés au village. « Ma personnalité a hérité de cette histoire-là ».

 « J’essaie d’écrire ce qui ne peut exister que dans un livre »

L’idée d’un livre sur ce passé familial a émergé Il y a dix ans au moins. « Je trouvais qu’il y avait dans mon histoire familiale les ingrédients pour un roman ». Il y a déjà une littérature foisonnante sur le Sida et il ne voulait pas écrire le énième livre sur le sujet. Il s’est alors interrogé sur la meilleure manière de raconter son histoire. Qu’est-ce qui ferait une forme intéressante, qu’on n’a jamais vu jusqu’alors ? Il a choisi raconter le drame du Sida du point de vue de la famille, ancré dans un cadre rural et lié à la toxicomanie. Il s’est beaucoup documenté sur l’histoire du VIH : « J’y ai trouvé des réponses à des questions que je me posais enfant ».

Raconter la psychose collective 

Cette psychose autour du Sida perdure encore. « Pour la honte, pour la stigmatisation, il n’y a pas de traitement ». Malheureusement, dans l’inconscient collectif, le Sida est toujours « la maladie des homosexuels et des toxicomanes ».

Et la suite ?

Anthony Passeron est déjà dans l’écriture de son 2ème roman, qui portera aussi sur l’histoire de sa famille. Les droits des Enfants endormis ont été rachetés par une société de production pour adapter le roman en une série de 6 épisodes.

Paroles de lycéens

Les élèves ont particulièrement apprécié cette rencontre. Ils disent avoir beaucoup appris sur le virus du Sida, sur l’histoire du Sida, sur la manière dont la maladie a été vécue dans la société de l’époque.  Cet échange a permis de « lever les tabous ».  «

 Passionnant », « instructif », « enrichissant », « une vue à la fois vaste et précise sur son œuvre », « une histoire touchante, très libre d’esprit »,

un auteur « passionné et émouvant », « sympathique », « courageux », « humble ».

Merci à Anthony Passeron pour cet échange passionnant et intense et à Cholet Agglomération pour l’organisation de cette rencontre !

Le roman Les Enfants endormis est à découvrir et à emprunter au CDI !

A votre disposition à l’entrée du CDI tout le mois de décembre : des ressources sur le Sida à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida (1er décembre).